Contexte historique
A part le « ’Hafets ’Haïm » et son complément, le « Chemirath haLachon », qui paraît en 1887, le rav Israël Méïr publie jusqu’en 1905 un grand nombre d’ouvrages en réponse aux problèmes auxquels est confrontée sa génération : « Ma’hané Israël », « Ahavath ’Hessed », « Tiférèth haAdam »,
« Guéder ’Olam », « Nid’hei Israël », « Chem ’Olam », « ’Homath haDaath »…
Entre 1907 et 1931, c’est encore près d’une vingtaine d’ouvrages qui voient le jour.
Mais le « Michna Beroura » fut une œuvre de longue haleine qui mit plus de vingt ans pour être publiée dans sa totalité : le 1er volume sort en 1884, le 2ème volume en 1886, le 3ème volume, en 1891, le 4ème volume, en 1898, le 5ème volume en 1902, et le 6ème volume en 1907.
Le « Michna Beroura » a été rédigé au cœur de la crise qui bouleverse le judaïsme européen à l’aube du vingtième siècle.
La pauvreté grandissante provoquant une émigration en masse vers l’Europe de l’Ouest et le continent américain ; l’enrôlement forcé des Juifs dans l’armée russe, mobilisés dès l’âge de douze ans ; l’attrait que suscitent les divers mouvements politiques émancipateurs et les théories avant-gardistes, etc. ; autant de facteurs qui, en quelques années seulement, vont faire voler en éclat l’héritage traditionnel et faire perdre aux figures rabbiniques leur première place au sein de la population.
La composition du Michna Beroura
Elle répond au but que poursuit le rav Israël Méïr : étudier le « Choul’han ’Aroukh » sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir d’autres livres de Halakha pour comprendre le sens de telle ou telle loi.
Comme le rav l’explique : « …le fait qu’il soit très laborieux de déchiffrer à partir du seul Choul’han ’Aroukh quelle est la règle à suivre concrètement, attendu qu’il existe de nombreux avis divergents chez les A’haronim et qu’on ne sait généralement pas dans quelle direction se tourner…
J’y ai expliqué, avec l’aide d’Hachem, toutes les règles du Choul’han ’Aroukh, conformément à l’argumentation [qui les a fait naître] et à leur raison d’être depuis la Guemara et les décisionnaires, afin que celui-ci ne passe plus pour un livre inaccessible. J’ai aussi exposé, là où il existe différentes opinions chez les décisionnaires, la conclusion des A’haronim en ce qui concerne la marche à suivre pour chaque règle ».